Sandouq Ajab, ou : Du côté de chez Swift à la Fondation de la Tunisie.

La presse de Tunisie – 27 avril 2005- Texte de M’hamed Souisse

Sans savoir pourquoi, vous décidez de quitter la foule des humains. En fait, c’est ce cube haut de deux mètres qui vous attire. Vous faites le tour de la chose, vous y découvrez ce qui semble bien être une entrée, puis vous hésitez un peu mais finissez par y pénétrer, car il y fait noir et le silence y règne. Maintenant que vous y êtes, vous n’êtes plus tout à fait dans le noir, car quelque chose vous illumine légèrement depuis le plafond ; une chose que les humains nomment « œil » ; gigantesque, celui-là. L’œil vous examine. Alors, vous l’examinez aussi. Décidément, ce n’est pas un œil comme les autres. C’est un être qui sourit, qui gesticule, qui fait du bruit tant il semble excité, et qui cède parfois la place à son voisin, sans doute pour partager avec lui son étonnement de vous voir là. Alors vous souriez aussi, parce que vous avez compris que vous venez d’être transformé en lilliputien, et aussi parce que vous ressentez une nostalgie, celle de la foule des humains. Ce dont il vient d’être question est une vidéo-installation intitulée Champ de vision, présentée par Najah Zarbout au dernier Festival artistique organisé par la Mairie de Paris. Le thème de ce travail est proche de celui d’Alice au pays des merveilles, qui est au centre des recherches de la jeune plasticienne.